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Festival de l’oiseau : Élire les clichés, la dure tâche des jurés

| Kyriakos Kaziras |

Kyriakos Kaziras dans le Courrier Picard 15/01/2014

Durant deux jours, un jury de cinq professionnels a sélectionné les meilleures images pour le concours photos. Des choix qui ont alimenté le débat.

Oh non le coup de zoom ! C’est dommage », lâche Frédéric Polvet, journaliste au magazine Nat’Images. Aux côtés de quatre autres professionnels – deux photographes, une biologiste-naturaliste et un ornithologue – il a participé aux délibérations du concours photo, organisé dans le cadre du Festival de l’oiseau et de la nature.

Les 9 et 10 janvier, dans les locaux abbevillois du Festival, le jury a choisi les plus beaux clichés, dans une ambiance bon enfant. Mais studieuse. Au total, 524 photographes ont pris part au concours, en présentant 3 185 photos. Après une présélection, mi-décembre, 1 689 photos ont été retenues pour être présentées au jury final, avec six catégories : « oiseaux de jardin », « envol et atterrissage », « les oiseaux face aux éléments », « parades et accouplements », « rencontres » et « vision artistique ».

Un vote à main levée

De l’aveu même du président du jury, le photographe franco-grec Kyriakos Kaziras, cette dernière catégorie a été la plus cornélienne. Il a en effet fallu faire des choix, par élimination. « Le premier tour des délibérations, par thème, est assez simple, confirme Frédéric Polvet, membre du jury pour la deuxième fois. Ça nous permet de dégrossir et d’identifier la sensibilité de chaque juré. Afin d’élire les gagnants, il nous faut alors argumenter. Les convictions de chacun se font plus fortes. » Et Kyriakos Kaziras de poursuivre : « Je les laisse choisir. C’est démocratique. Nous votons à main levée. C’est la majorité qui l’emporte. »

Cette année, la qualité des clichés proposés a été, une nouvelle fois, au rendez-vous. « Je suis étonné de voir la qualité des photos, ajoute le photographe franco-grec. On voit de plus en plus l’oiseau placé dans son milieu naturel, avec de la lumière, et moins de clichés représentant seulement le comportement de l’oiseau. On passe plus dans une vision artistique de l’animal. » Un constat partagé par Philippe Carruette, ornithologue du Parc du Marquenterre et fidèle juré : « La progression des photographes est énorme, à la fois grâce au matériel mais aussi avec l’intérêt pour les oiseaux. » Les clichés sélectionnés par le jury seront présentés au Crotoy, au printemps prochain. Le public pourrait ainsi juger du (bon) choix de ces yeux experts.

Alexandra Mauviel

Source : Le Courrier Picard